Première tentative d'arrêt : 22 ans
A 22 ans pourtant, je suis partie en vacances avec mon
frère, dans les Alpes.
Gros sac au dos, tente et popote comprises, nous avions
l’intention de passer trois semaines à randonner et nous avions décidé de nous
arrêter de fumer après notre installation dans un minuscule et charmant camping
que nous connaissions déjà pour y être venus avec nos parents trois ans de
suite.
Et ce fut fait. Je me souviens particulièrement de ce soir là, où, après notre installation et un repas de circonstance, nous nous sommes posés face à la montagne et nous sommes dit « c’est notre dernière cigarette ». Que nous avons fumée quasi-religieusement, cela va sans dire :)
Par contre je ne me souviens plus comment m’est venu cette
décision. Probablement en en parlant avec mon frère, puisque nous avons décidé
de partir au même endroit, en même temps et pour la même chose. Sans doute que nous jugions que le tabac n’était pas
bon pour assurer notre commune passion : la montagne (sans parler du
reste).
Le lendemain, nous avons commencé notre
« programme » : des randos à la journée pour se mettre en jambe,
Nous étions parfois un peu énervés, mais ça allait.
Après je ne sais pas trop ce qui s’est passé, une
conjonction d’évènements sans doute : le copain lorrain de mon frère est
arrivé, mon frère passait du temps avec lui, je me sentais seule, la cigarette
nous manquait. Nous nous sommes engueulés, c’était le 14 juillet (soit six
jours après notre arrivée), il est descendu faire la fête avec son copain dans
la vallée, en est remonté en me disant que le gars qui les avait pris en stop
me connaissait.
En effet. J’étais contente de le voir, nous avons passé la
nuit ensemble.
Cependant le lendemain, j’ai rejoins mon frère pour une
ultime randonnée : trois jours en itinérance. Départ à 1000 m, bivouac à
2000 ; le lendemain, montée à 3000 m puis descente dans une vallée (la partie
route en stop), et le troisième jour nouvelle ascension d’un nouveau col par un
autre chemin et retour. J’en garde un très bon souvenir, même si la nervosité
était assez présente (en plus j’ai eu mes ragnagnas le deuxième jour…
chouette !).
De retour au camping, nous avons convenu, mon frère et moi
de tracer sa route chacun de son côté. Mine de rien le manque de nicotine nous
avaient pas mal atteints…Lui gardait la tente comme point de chute mais
dormirait le plus souvent chez les parents de son pote et moi, je partais avec
mon copain, (avec qui j’allais rester six ans et avoir un enfant), en J7
aménagé, sillonner un peu la région, avant de rejoindre, début août, un groupe
d’ados à Paris pour redescendre avec eux dans les Alpes faire de la randonnée,
du catamaran, du kayak et du rafting.
Autant dire que je me sentais d’attaque pour persévérer dans
mon abstinence.
Las, à force de circuler avec mon copain dans son J7, j’ai
fini par recommencer à fumer. Au début, il me demandait de lui rouler une clope
quand il conduisait, et puis de lui allumer. Au bout de quelques jours, j’ai
craqué…